LA FAUSSE SUIVANTE |
Vendredi 9 mars 2007 Durée : 2 h |
![]() crédit photo: Bellany |
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Un no man's land. Un fossé peut-être,
là où Trivelin s'est endormi, à moitié mort
de froid et de faim. Trivelin est un S. D. F. moderne. Frontin le réveille,
lui propose d'entrer au service d'une fille travestie. La pièce
peut commencer : elle raconte l'histoire d'une jeune aristocrate qui se
déguise pour observer puis confondre son prétendant. Renversements
de situation, cascade de quiproquos, rythme des joutes verbales tiennent
le spectateur en haleine pendant près de deux heures. « Je ne peux pas ne pas
penser au film d'Abdellatif Kechich, L'esquive, où
des jeunes des banlieues répètent Le Jeu de l'amour et du
hasard. Je revois la jeune fille jouée par Sarah Forestier, avec
sa robe XVIIIe fabriquée par le couturier chinois et sa petite
veste de jean .Ce film est extraordinaire parce qu'il est entre deux siècles
dans sa peinture de la confusion des sentiments. [...] Ce Marivaux, c'est
ici et maintenant. » On est saisi par cette langue
d'un raffinement jubilatoire. Dans la salle, le plaisir se lit sur les
visages, quel que soit l'âge. « Trop puissant ! » s'exclame
un ado à la sortie. Tout est dit. Dans un très beau décor
imaginé par Yves Collet, cette Fausse Suivante
constitue un bel et bon moment de théâtre à conseiller
aux loups qui ignoreraient encore la ruse dont sont capables les brebis
et aux brebis si elles sont encore dupes du loup ! |
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