Création coproduite par la FATP cette année
: un spectacle original et inattendu, une « comédie-tango
», donc du théâtre d’abord mais « on entendra
de la musique et même on verra danser, même si ce n’est
pas un spectacle de tango et encore moins une reconstitution réaliste
d’une soirée, avertit l’auteur.
En 38 séquences pour une polyphonie mêlant dialogues, monologues
intérieurs, scènes muettes et récits de rêve,
Martine Drai veut observer comment des hommes et des femmes vivent cette
pratique du tango, phénomène de mode et de société
mais aussi révélateur de personnalités, de points
de vue, de ridicules et de rêves.
Ce texte de Martine Drai, écrivain, peintre, metteur en scène
et comédienne, a été nominé en première
sélection pour le Grand prix de littérature dramatique 2007.
Extrait :
Homme
- Cet homme, il est toujours là, il ne danse jamais, il a une façon
de regarder…
Femme
– Il est là en observateur.
Homme
– Il vous l’a dit ?
Femme
– Il n’a pas dit le mot. Mais c’est ça. Samedi
dernier je suis allée l’inviter, il m’a dit qu’il
ne savait pas danser et qu’il ne comptait pas apprendre, qu’il
n’était là que pour voir, essayer de comprendre. Je
lui ai demandé : comprendre quoi ? Il m’a répondu
que ce qui se passait là un peu partout depuis quelques années,
cet engouement pour les danses de couple, il pensait, lui, que c’était
une espèce de phénomène de notre époque…Et
qu’il se demandait si c’était de l’ordre du rituel
ou de celui du virtuel…D’une quête religieuse ou d’une
recherche de liens rapides, anonymes, multipliés – comme
la communication sur internet. Il m’a dit : les gens communiquent,
ils n’en finissent plus de communiquer, ils nouent des liens tous
azimuts, mais légèrement, avec la possibilité de
les dénouer aussi vite…

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