PARADE FAUVE

vendredi 10 octobre
durée : 1h20
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crédit photo : Pascal Lafay

Retrouver, collecter, (ré)animer le patrimoine de la chanson populaire française. Telle est la tâche assignée à Serge Hureau, directeur du Hall de la chanson. C'est à la Grande Guerre, celle de 14-18, et à son répertoire qu'il redonne vie ici. Et de quelle manière.
Parade, oui, militaire, bruyante et rutilante. Fauve, en hommage à cette section constituée de peintres d'avant-garde - fauvistes et cubistes - qui, en 1915, ont inventé le motif "camouflage" pour protéger les hommes et les faire disparaître sans mourir.
Pour tout décor, de grands filets de camouflage, tissant ce lien étonnant entre guerre et théâtre. Deux musiciens en planque, un pianiste et un percussionniste. Pour donner corps et voix, trois chanteurs.
A l'arrière, on chante Théodore Botrel et Vincent Scotto. Dans les rassemblements officiels, ou les "beuglants" on bombe le torse. Drapé dans le drapeau national, on appelle au combat. Dans l'intimité des nuits et la solitude des chambres, on est moins patriotique.
Dans les tranchées le Poilu chante aussi, mais des chansons anonymes inventées, recopiées au crayon sur des cahiers, conservées dans la vareuse - précieusement. Privés de tout, voués à la boucherie, le pioupiou et le briscard se rassurent sur l'air de la Petite Tonkinoise : " Ma mitrailii, ma mitrailli, ma mitrailleuse … ". Ils évoquent les pluies de métal assassin aux accents d' Il pleut, bergère et chantent doucement La Madelon.
L'émotion, progressivement, se teinte de désespoir et nous étreint.
Ce spectacle a reçu le label «Centenaire» délivré par la Mission du centenaire de la Première Guerre Mondiale.

Un spectacle ambitieux. Des complaintes de poilus, interprétées sur des instruments de fortune -recréée de toutes pièces, une mandoline construite dans un casque d'époque accompagne ici les chanteurs. […] Les textes résonnent avec toujours autant de force.
Le Nouvel Observateur
Ces petites chansons, drôles, pathétiques ou tragiques, épatamment mises en scène et interprétées, en disent long sur l'histoire de la Grande Guerre, et sur celles des mentalités d'alors, à l'arrière comme au front.
Le Canard Enchaîné