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HULLU

samedi 15 décembre 2018
durée : 1h
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crédit photo : Arthur Bramao

Sur trois tabourets, au milieu de nulle part, deux hommes, une femme. Elle s'agite, ils la corrigent, avec tendresse d'abord, un peu d'agacement ensuite. « Tiens-toi droite », semblent-ils lui dire. Incompréhension manifeste. Où chercher refuge, sinon dans l'imaginaire ? Alors, dans ce spectacle sans paroles, le jeu se mêle à l'illusion : des marionnettes à l'expression mélancolique envahissent l'espace ; manipulées de l'intérieur, dotées de pieds et de mains réalistes qu'on distingue mal de ceux des manipulateurs, souvent attendrissantes, parfois inquiétantes, elles nous emportent dans un monde peuplé d'êtres mystérieux. Les rapports de force s'inversent. Corps et marionnettes se confondent, luttent ou s'hybrident, et nos repères se troublent. Qui manipule qui ?
 Après l'inoubliable Court Miracles qui dénonçait les ravages de la guerre sur les corps, dans [hullu] (« fou » en finnois), ces anciens du Boustrophédon s'interrogent sur la différence dans notre monde où la norme prévaut. Un très beau spectacle, aussi sensible que déconcertant.

Une très belle performance ludique et poétique. À deux pas du monde « d’Alice au Pays des Merveilles » mais avec sa part d’ombre et de mélancolie.
Bcs news


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