APPRIVOISER LA PANTHÈRE |
Vendredi 16 mars durée : 1h55 |
crédit photo : Thierry Laporte
librement inspiré des Identités meurtrières d'Amin Maalouf
par La Poursuite/Makisart (Haute-Normandie)
Idée originale, mise en scène : Hala Ghosn
Avec Hélène-Lina Bosch, Jérémy Colas, Céline Garnavault, Darko Japelj, Jean-François Sirérol, Rida Solé, Kirsten Marchand, Donat Donat et Lucas Prigent
Création collective/Auteures associées : Jalie Barcilon et Hala Ghosn
Collaboration artistique : Nicolas Petisoff
Création lumière: Isabelle Picart et Christophe Rouffy
Scénographie, Vidéo, Son: Jérôme Faure et Frédéric Picart
Logiciel de Scénographie : Stéphane Cottin
Coproduction : Scène Nationale d'Aubusson - Théâtre Jean Lurçat, Théâtre de l'Union-CDN de Limoges, Théâtre du Cloître-Scène-Conventionnée de Bellac, Collectif La Poursuite, Cie Makizart
Avec le Concours de la DRAC et le soutien de : ODIA Normandie, Conseil Régional du Limousin, Conseil Régional de Haute-Normandie, Théâtre Romain Rolland-Scène conventionnée de Villejuif, Le manège-mons/CECN, Le Volcan, Scène Nationale du Havre. Partenariat : Centres Culturels Municipaux de la Ville de Limoges, La Fabrique Éphéméride, SMOL.org
Sur le plateau se présentent cinq personnages européens d'origines diverses : un grand reporter français devenu islamiste, une présentatrice télé allemande s’imaginant citoyenne du monde, une comédienne libanaise jugée ennemie de la nation pour avoir fui son pays en guerre, un clown breton sans frontières, un gay émigré de la Croatie post-communiste et débarqué à Paris. A travers des situations absurdes et drôles, Hala Ghosn met chacun face à son histoire, ses dilemmes et contradictions : défendre son identité, revendiquer un attachement à une patrie, une terre, et en même temps, se penser et se dire citoyen sans frontières.
Mais la force du spectacle, son originalité, tient aussi à sa mise en perspective par autodérision. Discours et bon déroulement de l'intrigue sont redoublés, contestés, voire déjoués, par un procédé de mise en abyme.
Porté par une mise en scène enlevée et des acteurs époustouflants de talent, accompagné par une projection continue d’effets visuels performants et drôles, ni simpliste ni donneur de leçons, ce spectacle est joyeux et passionnant. Les situations tour à tour cocasses et tragiques font basculer le public du rire aux larmes et le conduisent vers une réflexion dérangeante sur la bête identitaire qui sommeille en chacun de nous.
La panthère tue si on la persécute et elle tue si on lui laisse libre cours. Le pire étant de la lâcher dans la nature après l’avoir blessée. Mais on peut aussi l’apprivoiser…
Amin Maalouf
Ni manichéenne ni moralisatrice, cette pièce est portée par une dramaturgie brillante. La fougue des comédiens, leur totale implication, soutiennent la justesse du propos, sa complexité, son élégance.
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